La désertification du Sahel, un processus commencé il y a 25.000 ans au cœur du Sahara.
Le nom Sahel nous vient de l’arabe. Il signifie : « frontière ou lisière ; une zone semi-désertique de transition au sud du Sahara, entre le désert saharien et le domaine tropical humide, sur 6.000 Km, de l’Atlantique à la Mer Rouge ». Le terme désigne aussi les territoires bordant le nord du Sahara ; on parle alors de Sahel septentrional.
Pour parler du Sahel, il faut d’abord parler de ses origines : le Sahara, le plus vaste désert chaud au monde (9.000.000 km²) qui fut une région naturelle verdoyante avant que les hommes n’y connaissent leur développement, il y a environ 25.000 ans !
Une nature verdoyante, de savane arborée et giboyeuse, idéale pour le développement de l’homme (la vie y était alors bien plus facile qu’en Europe, le froid hivernal en moins). C’est ainsi que le Sahara est devenu le plus vaste réservoir de vestiges de la préhistoire.
Les hommes y ont été chasseurs, puis pasteurs et agriculteurs. Mais les modes de gestion du milieu se sont avérés destructifs : surpâturage, incendies pour la chasse ou la régénération des prairies.
Ce milieu fragile, ainsi mis à mal, a pernicieusement subi un phénomène de désertification, on devrait plutôt dire de dégradation des sols, tant le sol est l’incontournable réceptacle de toute vie terrestre !
Le Sahara étant devenu un désert, ces populations se sont réfugiées sur son pourtour (le Maghreb, le Sahel et le long du Nil).
L’influence climatique du Sahara se ressent sur tout son pourtour et jusqu’au Nord de la Méditerranée, ainsi que dans la péninsule arabique.
La responsabilité de l’Homme dans la formation du Sahara, (rappelons qu’il est le plus vaste désert chaud au monde), est clairement établie et cette dégradation de l’environnement n’a pas cessé depuis :
- Les romains ont détruit les sols du nord du Sahara en y développant des cultures céréalières à grande échelle pour alimenter leur empire
- Les peuples du Sahel ont perpétué le processus de dégradation au sud en gardant les mêmes méthodes de culture et d’élevage basées sur l’écobuage (débroussaillement par le feu)
Au 20° siècle, tous ces processus se sont accélérés du fait que les activités humaines ont dans le monde entier sollicité le milieu naturel comme l’Homme ne l’avait jamais fait auparavant.