Le bocage sahélien, un milieu fragile à entretenir.
Création humaine, donc artificielle, le bocage sahélien (wégoubri en langue mooré), est un milieu plus performant que la savane arborée qui prévalait avant la désertification des dernières décennies. En effet, la savane arborée ne permettait pas une aussi bonne conservation des eaux pluviales et le maillage des haies vives crée une atmosphère nouvelle conservant localement l’humidité rendue par l’évapotranspiration.
Afin de perdurer, ce milieu harmonieux mais artificiel nécessite un entretien permanent ; il faut notamment veiller à :
- Entretenir les diguettes en terre qui peuvent être mises à mal lors de grandes pluies, surtout durant leurs premières années, avant qu’elles ne soient naturellement végétalisées.
- Remplacer les arbres morts pour une bonne implantation de la haie-vive. Cela peut se faire de deux manières : le semis direct ou la plantation.
- Entretenir les communs (chemins, pare-feu, haies mixtes, bullis) qui sont l’ossature des périmètres bocagers.
- Tailler les haies tous les 5 à 7 ans. En effet, une haie qui n’est pas régulièrement taillée, s’éclaircira d’année en année et perdra toute la vie qui en caractérise le pied (le pied des haies abrite une biodiversité animale et végétale utiles aux activités humaines : plantes médicinales, prédateurs).
De même que le désert appelle le désert, le bocage appelle le bocage ! Un bon entretien de ce milieu crée une dynamique et il n’est pas rare de voir pousser dans les haies vives des arbres semés par le vent ou les oiseaux, ainsi que la réapparition d’une faune qu’on croyait disparue à jamais. Ce retour de la biodiversité dans des terroirs dégradés est un résultat majeur de notre programme d’embocagement.